• D'orpheline à nounou

    D'orpheline à nounou


    C'est sur une ligne droite que la 405 roulant à une vitesse raisonnable s'est encastrée dans un camion pour des raisons inconnues un matin du mois de juin 1990. Des tôles enchevêtrées les pompiers ont retiré le corps sans vie de Lucie et un bébé par miracle indemne. Paul inconsolable ne s'étant jamais remarié élève seul sa fille Léa en lui menant la vie dure. Une nuit, Léa âgée de 16 ans fait un rêve particulier où elle rencontre une fée lui donnant des pouvoirs surnaturels. Lors de ce rêve, elle a mouillé son lit sans s'en rendre compte et ce n'est qu'au petit matin qu'elle découvre tout honteuse que son lit est trempé. Cherchant du réconfort, elle en parle à son père qui au lieu de la rassurer se met à crier, à la traiter de pisseuse et lui dit que si cela se reproduit, il lui fera porter des couches de bébé.

    Blessée dans son amour propre, elle pleure, « pleure, tu pisseras un coup de moins » lui hurle son père. Furieuse, elle s'imagine que son père plus petit, qu'elle lui retire sa couche pour lui donner la fessée qu'il mérite. Comme par magie, il se met aussitôt à rétrécir. Prenant conscience qu'il se passe quelque chose, il se met à hurler en se tenant à la table puis crie à sa fille d'appeler les pompiers au lieu de ne rien faire comme d'habitude, mais elle ne bouge pas et le fixe étrangement. En voulant bondir vers le téléphone Paul se prend les pieds dans son pantalon devenu bien trop grand et chute durement sur le sol. Léa ne bouge toujours pas et le fixe avec des yeux méchants pendant qu'il continue de lui crier des insanités jusqu'au moment où ses mots et sa voix deviennent ceux d'un enfant de 2 ans. Dans un dernier sursaut d'énergie, il parvient à se lever et à taper sur sa fille.

    Il l'a si souvent frappée pour rien ou pour passer la rage et sa peine sur sa fille que le premier réflexe de Léa est de se protéger. En constatant qu'il ne lui fait pas plus mal qu'un enfant de 2 ans, elle l'attrape, lui baisse le pantalon et la culotte avant de le coucher sur ses genoux avec une envie viscérale de le fesser. Les claques qu'elle lui donne sur les fesses sont bien trop sévères pour un enfant. Paul bondit, hurle mais ne peut rien faire pour se soustraire à la monstrueuse fessée que lui donne sa fille. A cet instant, dans sa tête les promesses de représailles dépassent l'entendement, sauf qu'il n'aura jamais la force physique de les réaliser.

    Léa se calme un peu, pousse le gamin en larmes qui chute durement sur le sol en criant sa douleur et sa rage. Pour ne plus l'entendre, elle l'attrape puis insensible aux coups de pieds pour l'enfermer dans un des placards de la cuisine dont elle pousse le loquet. Hors d'elle et dans un état second Léa l'abandonne là et va prendre une douche. Prenant conscience qu'elle ne rêve pas, elle revient un moment plus tard voir si son père est bien dans le placard. Elle y découvre effectivement un bébé nu de deux ans en larme et baignant dans son urine. Mue par son instinct maternel, elle le sort aussitôt mais Paul ayant toujours son cerveau d'adulte l'injurie encore avec des mots mal prononcés et sa voix d'enfant. Le chat entre par la chatière en miaulant, pour voir si elle ne rêve pas, elle le fixe en l'imaginant petit, en quelque seconde il devient un chaton. Elle tente aussitôt de le ramener à taille adulte, mais il ne revient pas tout à fait à sa taille initiale. Ces tentatives et manipulations lui prenant énormément d'énergie, Léa épuisée décide de ne pas aller à l'école et de se reposer.

    Paul toujours aussi furieux continue de crier et de gesticuler comme un enfant faisant un caprice. Elle le pose sur le canapé avant de se rendre au garage où elle sait que son père a stocké précieusement toutes les affaires de bébé et surtout de sa mère. Léa prend alors une couche, un body, la gigoteuse de son enfance puis la poussette poussiéreuse. En deux temps trois mouvements, le bébé hurlant est emmailloté, vêtu et attaché sur la poussette. Elle le conduit à la chambre de son père puis referme la porte pour ne plus entendre ses cris. Etendue sur le canapé Léa allume la télé puis s'endort rapidement.

    Dans la chambre, Paul essaye de s'extraire de sa poussette mais en vain, ses petites mains et ses doigts boudinés manquent d'agilité, il ne parvient pas à se libérer et manque de force. Epuisé il finit par se calmer, regarde autour de lui et réfléchit aux évènements en se disant qe tout cela n'est pas possible qu'il fait un cauchemar. Il a soif et envie de faire pipi. Ses appels restent sans réponse alors il se retient tant bien que mal en maudissant sa fille. Une heure plus tard, il se réveille tenaillé par l'envie pressante, ses appels restant toujours sans réponse, mort de honte il finit par se faire dessus.

    « Papa » dit Léa d'une voix inquiète en entrant dans la chambre, « je ne sais pas ce qu'il nous arrive. Je n'ai pas fait exprès de te transformer en bébé, j'ai peur ». Au lieu d'essayer de parler, Paul fidèle à ses habitudes tape sur la fille lorsqu'elle s'approche pour le prendre dans ses bras et trouver du réconfort. Face à cette violence perpétuelle, Léa gronde son père et le menace d'une autre fessée s'il continue ainsi. Comme il ne se calme pas, en larmes elle quitte la chambre en claquant la porte. Arrivée à la cuisine, elle ouvre le frigo pour prendre quelques aliments et manger. La plaquette de chocolat terminée, elle prend conscience que son père n'a pas mangé. Elle va donc le chercher et l'emmène en poussette à la cuisine. Lorsqu'elle lui donne une tranche de jambon, il s'en saisie difficilement puis s'étouffe en tentant de se nourrir. Son instinct maternel prenant le dessus, elle lui fait chauffer une soupe toute prête et la lui donne à la petite cuillère. Le repas terminé, elle l'emmène toujours en poussette au salon puis se vautre dans le canapé. Lorsqu'elle allume la télévision, la chaine sport de Canal plus diffuse un match de foot. Elle change de chaîne et se met à chercher un programme plus plaisant. Paul se met aussitôt à crier « conasse » et à faire un caprice.

    - Ecoute papa, pendant des années tu m'as imposé tes quatre volonté, le foot et encore le foot, maintenant, les choses vont changer. C'est moi qui décide et si tu fais des caprices, ce sera la fessée et au lit. Compris ?

    Que sa fille lui parle comme ça est une aberration pour Paul ! Par réflexe, il tente de se lever en hurlant pour venir donner une raclée à sa fille irrespectueuse mais en vain. Les sangles de la poussette l'en empêchent, hormis crier il ne peut rien faire. Agacée, elle le sort de la poussette, le déshabille, retire la couche qu'elle découvre trempée puis lui donne la fessée promise. Pour Paul, l'humiliation est à son comble, être fessé pour la deuxième fois par sa fille dépasse l'entendement. Quelques minutes plus tard, lorsqu'elle entreprend de le laver en passant un gant entre ses jambes et ses fesses en le tenant par les pieds, il ne crie plus et pleure en silence. Au moment où elle lui remet une couche propre, il n'ose pas lui dire qu'il a besoin d'aller aux toilettes parce qu'il est inconcevable pour lui qu'elle le voit faire ou torche ses fesses. Rapidement entravé dans sa poussette mise en position horizontale, il est conduit à sa chambre. Lorsque la porte se referme sur lui, Paul a perdu toute sa superbe, son honneur, sa fierté est mal menée. Sa fierté va encore souffrir lorsqu'il sent son anus céder sous la pression. La couche pleine il pleure et finit par s'endormir mais ses rêves sont peuplés de cauchemars.

    Réveillé par sa fille inquiète, il a chaud, il se sent mal. Plusieurs fois en posant sa main sur son front elle lui indique qu'il est brulant de fièvre. Il sent venir le pire lorsqu'elle lui parle de médecin. Léa l'abandonne un instant puis revient avec un thermomètre. Lorsqu'elle l'attrape à bras le corps puis entreprend de le déshabiller, il est blême et ne réagit même plus. Lorsque sa fille lave ses fesses sales puis lui enfonce le thermomètre dans les fesses, il voudrait mourir pour échapper à cet enfer. Léa lui remet une couche et l'habille aussitôt pour le conduire chez le médecin. Pendant la consultation, ne pouvant expliquer leur aventure sans passer pour une folle, Léa lui indique que c'est un cousin qu'ils gardent quelques jours. Compatissant, le médecin fait une ordonnance et accepte de différer le paiement de ses honoraires. Il n'a rien de grave, ce n'est qu'une petite angine. Léa passe par la maison prendre la carte vitale et se rend avec Paul en poussette à la pharmacie pour acheter les médicaments prescrits, un sirop et des suppositoires. Une cliente d'un certain âge, joue avec sa petite main et le trouve beau. Paul est fou de rage, ne pouvant étrangler la mamie le trouvant grognon grogne et pleure.

    - Vous avez oublié sa sucette ou vous ne la lui donnez pas ? Vous savez ils en ont besoin quand ils sont malades, il ne faut pas les en priver. Dit l'adorable mamie compatissante.

    - Je l'ai oubliée. Répond Léa.

    Dans sa générosité, la mamie achète une sucette, demande à la pharmacienne de la laver puis la donne au bébé. Pour Paul, c'est un affront supplémentaire mais il ne peut se soustraire aux bonnes intentions de cette cliente généreuse la lui mettant dans la bouche entre deux cris. Complètement dépité, abasourdi par les évènements et la fatigue, le gros bébé ne la recrache pas, son dépit conduira Léa à en user plus que de raison pour avoir la paix.

    Paul comprend que son calvaire est loin d'être terminé lorsque de retour à la maison, Léa lui fait voir la boite de suppositoires en lui disant « c'est pour qui ça » avec un regard amusé. Ne trouvant pas la chaise haute de son enfance, sa fille utilise à nouveau la poussette pour lui faire prendre son sirop et lui donner une nouvelle soupe toute prête. Etendu sur une serviette posée sur la table de la cuisine, la toilette au gant du bébé nu est un moment délicat pour Paul n'ayant plus aucune intimité, mais l'étape du suppositoire que sa fille lui place en lui disant que c'est une « fusée pour ses petites fesses » est un grand coup pour son vernis social.

    Paul hurle sa rage lorsqu'elle le prépare pour la nuit en lui remettant une couche, son body fleuri et sa gigoteuse mais Léa le prend dans ses bras et le berce en lui donnant une énième leçon.

    - Toi vois papa, toi tu me battrais ou crierais comme d'habitude alors que moi, je te donne de l'amour malgré ta méchanceté. J'ai compris que tu me reproches et me fais payer la mort de maman alors que le jour de l'accident, c'est injuste parce que je n'étais qu'un bébé. Maman me manque aussi, les autres en ont eu une pour les consoler, moi non. Les autres ont eu des moments magiques, des moments tendres, de gros gâtés et des histoires, moi les seuls moments de tendresses que tu m'as données c'était quand ta mère venait pour lui faire voir que tu es un bon père. Je ne sais pas et ne comprends pas ce qu'il nous arrive, j'ai peur mais cela ne m'empêche pas de m'occuper de toi comme tu l'as fait avec moi en te donnant un peu de cette tendresse qui m'a tant manqué.

    Ces confidences brisent le cœur de Paul, il ne crie plus, les larmes de tristesse coulent sur ses joues. Fortement serré dans les bras de sa fille, il découvre que l'affection parentale est réconfortante dans les moments difficiles. La chaleur du corps de sa fille s'associe à la générosité d'âme et à la chaleur humaine pour parachever la leçon de vie. A cet instant précis, il aimerait tant la serrer dans ses bras.

    Léa se prépare à son tour pour la nuit avant de les installer devant la télévision. Paul suit pour une fois une émission de variété en écoutant la musique des jeunes sans râler. Comme Léa est inquiète pour le bébé, à la fin de l'émission elle le prend avec elle dans son lit. Couché en chien de fusil, elle le serre contre elle, le sommeil les cueille tous les deux rapidement.

    Vers sept heures, une voix douce est chaude réveille Léa en lui annonçant que le petit déjeuné est servi. Les yeux de Léa découvrent son père souriant avec un plateau à la main. C'est la première fois qu'il lui apporte un petit déjeuné au lit. La poussette est encore dans la chambre mais pas un mot n'est échangé sur leur aventure. Le chat les rejoint pour partager les étreintes affectueuses et pour une fois, il ne se fait pas virer du lit, allez-donc savoir pourquoi ?

    TSM




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