• Un speed dating à hauts risques

    Un speed dating à hauts risques
    Par TSM

    Pouvoir laisser s'exprimer sa sexualité et réellement vivre en soumission sexuelle est le fantasme de nombreux hommes mais avoir l'opportunité de construire une vie de couple avec une femme qui partage de telles aspirations tient du miracle. Ce miracle c'est pourtant produit pour Alexandre mais hélas pour lui, deux ans plus tard, la belle épouse de rêve le quittait pour aller vivre une romance avec un homme fortuné.

    - Deux ans de bonheur à deux.
    - Deux ans de jeux et de rapport de domination/soumission amoureuse qui vous entrainent bien au-delà de l'amour conventionnel parce qu'en cage de chasteté la soumission sexuelle à une personne que l'on aime décuple les émotions et les sentiments.

    Si une séparation est toujours douloureuse perdre sa maîtresse en même temps que l'élue de son cœur l'est bien plus encore. Alexandre, libéré de la cage de chasteté que sa douce lui imposait dans l'exquise complicité de leurs jeux, a erré comme une âme en peine après avoir pris de plein fouet le sens profond de l'expression « chien sans collier ». La SPA ne pouvant rien pour lui, désespéré, en manque d'Amour avec un grand A et de ces jeux érotiques dont il ne peut plus se passer, Alexandre s'est inscrit sur de nombreux sites payants pour chercher une autre maîtresse à aimer d'amour mais en vain. D'espoirs en désillusions Alexandre se ruine inutilement et commence à déprimer. En désespoir de cause, il s'est inscrit à un speed dating pour tenter de rencontrer la femme de ses rêves.

    Le speed dating (anglicisme signifiant littéralement « rencontres rapides ») est une méthode de rencontres amoureuses rapides et en série. La méthode a été créée par le rabbin Yaacov Deyo aux États-Unis à la fin des années 1990. Deyo avait pour objectif de préserver la culture juive en poussant aux mariages intra-communautaires. La méthode s'est depuis propagée aux autres communautés, puis à d'autres pays. Les organisateurs commencent par effectuer un premier tri parmi les candidats qui se sont inscrits à ce type de soirées. Seuls les candidats retenus seront avertis du lieu et de l'heure précise de l'évènement. Sur place, un grand nombre de célibataires de caractéristiques proches (âges, catégories socio-professionnelles, revenus, etc.) sont mis en rapport par deux, autour d'une table et éventuellement devant un verre selon une durée prédéterminée (typiquement sept rendez-vous de sept minutes chacun). Traditionnellement, un signal sonore est émis pour indiquer la fin de la durée impartie : en faisant sonner une cloche, ou tinter un verre.
    La conversation peut porter sur n'importe quel sujet en respectant deux règles : aucune coordonnée personnelle ne doit être échangée, et aucun participant ne doit dire à l'autre s'il souhaite le revoir. À l'issue de chaque rendez-vous, les célibataires sont invités, chacun de leur côté, à émettre une appréciation confidentielle sur la personne qu'ils viennent de rencontrer, et à dire s'ils souhaitent la revoir (avec, éventuellement, un classement par ordre de préférence). À l'issue de la soirée, les organisateurs mettent en rapport ceux qui souhaitent se revoir mutuellement. Une manière plus simple de faire fonctionner le jeu est d'asseoir tous les participants à des tables, deux par deux. Au bout d'un certain nombre de minutes, les hommes (par exemple) changent de place et vont à la table suivante. La rencontre fonctionne par un turn-over rapide des participants. Les promoteurs de cette méthode considèrent qu'elle est adaptée au mode de vie urbain contemporain : anonymat et vitesse. La méthode est considérée comme basée sur la première impression et mue par un souci de rapidité et d'efficacité maximale.


    Ce soir là, Alexandre avoue avec grande difficulté aux filles rencontrées être un homme fort, doux, attentionné et romantique. Il explique également qu'il se plait à être soumis en amour et à offrir le contrôle de sa sexualité à celle qu'il aime en lui confiant les clés d'une cage de chasteté. Cette présentation originale en fait sourire plus d'une et grimacer d'autres qui le traitent de fou ou de pervers. A la fin du speed dating Alexandre n'a guère d'espoirs lorsqu'il s'approche de l'organisateur pour savoir si l'une des femmes rencontrées souhaite le revoir. Il bondit de joie et croit au miracle en découvrant sur sa fiche, qu'une fille propose de prendre un verre avec lui le soir même. La vie lui sourirait-elle à nouveau ?

    Lorsqu'il prend place tout penaud en face de Justine assise à une table reculée dans un coin feutrée du lieu, il croise les doigts et se plait à espérer que son calvaire affectif va prendre fin. Elle est petite, brune aux cheveux longs, très souriante et mignonne pour ne pas dire craquante avec un petit quelque chose dans le regard qui laisse à penser que ce ravissant petit bout de femme de trente-cinq ans aux yeux bleu-verts doit être une sacrée coquine dans l'intimité. Leur conversation laisse transpirer une ambiguïté mais Alexandre est si ému qu'il ne la ressent pas. Certes ils sont là tous deux pour rencontrer l'âme sœur, mais pour certaines des personnes qui se rendent à un speed dating si la rencontre affective n'est pas au rendez-vous, un bon plan « fesses » n'est pas forcément déplaisant. Si Justine n'est nullement motivée par une vie de couple avec Alexandre, elle est séduite par l'idée de vivre une expérience ou une soirée originale. Enjôleuse de nature, elle n'a guère besoin d'user d'artifice pour que le pauvre homme en mal d'amour tombe en ses rets. Au fil de la conversation, Alexandre fond comme neige au soleil et trouve qu'ils ont beaucoup de points communs et d'affinités. A cela se rajoute que pour la première fois de sa vie, ses aspirations de soumissions câlines trouvent là la magnificence d'un écho parfait. Quand elle lui pose des questions très intimes sur sa chaste soumission, il lui répond en toute honnêteté sans pudeur comme si cela faisait dix ans qu'ils vivaient ensemble. Pour ferrer le poisson, elle lui affirme être très attirée par un homme doux, aimant pratiquant ces jeux par amour et non pas par simple perversité. La chérir et l'aimer à la folie en s'offrant totalement corps et âme devient le rêve de vie d'Alexandre lorsqu'ils se quittent ce soir là en se faisant une bise sur la joue.

    C'est donc comme sur un nuage, qu'il parcourt alors le chemin qui le ramène en son logis, non sans louper la sortie de l'autoroute pourtant prise tous les jours depuis dix ans. Le chat s'étonne de voir son maitre chanter avant d'aller se coucher puis revenir lui offrir une boite de thon au milieu de la nuit. Le petit oiseau masculin qui n'amuse pas le chat, est encagé le soir même, Alexandre est déjà dans son rêve d'amour fou. Si les draps pouvaient parler, ils vous raconteraient que cette nuit là, ils ont été pétris et caressés d'amour.

    SAMEDI 11 HEURE

    Un email illumine la messagerie d'Alexandre. Justine désire vraiment le revoir et partager la soirée avec lui. Elle passera le prendre à son domicile vers 19 heures pour aller au resto s'il accepte de lui donner son adresse et s'il éprouve encore les mêmes attirances... Trois points de suspension.

    L'email et ses trois points de suspension font l'effet d'une bombe au 10 de la rue des Anciens combattants à Aix en Provence. Après avoir répondu au message de ses rêves en adressant en plus de son adresse, son numéro de téléphone portable, le plan du quartier et les coordonnées GPS de son logis, il fait une visite éclair chez le coiffeur et passe prendre un magnifique bouquet de douze roses rouges sang qu'il placera dans l'entrée en évidence pour qu'elle comprenne bien ses sentiments car il doute un peu de ses mots quand il est ému. La maison est alors rangée, nettoyée, aérée comme jamais elle ne l'avait été auparavant. Un SMS sur son portable lui indique qu'il doit porter sa cage de chasteté lorsqu'elle passera le prendre deux heures plus tard et qu'il doit prévoir de lui en donner les clés. Alexandre ému aux larmes croit rêver à sa lecture et n'en peut plus d'attendre. Les minutes de ces deux heures s'égrainent à une lenteur exaspérante.

    19 HEURE 30

    La sonnette tant espérée retentie enfin. Lorsqu'il ouvre la porte il croit rêver. Elle est bien là souriante en chair et en os, vêtue d'une longue robe noire et de très jolis escarpins blancs assortis à une large ceinture puis à ses bijoux.

    - Puis-je entrer ? Demande Justine à Alexandre comme statufié sur le pas de la porte.

    - Excuse-moi, j'allais t'en prier mais ton exquise beauté ma subjugué. Tu es encore plus belle que dans mes rêves.

    - Tout chanteur vie aux dépens de celui qui l'écoute ! Que me réserve le beau parleur ?

    - Rien, promis, excuse-moi, je suis troublé. Entre. Désires-tu prendre un verre ?

    - Oui, volontiers, un coca ou un truc comme ça.

    Justine profite de cet instant chez Alexandre pour le découvrir un peu plus avant d'aller plus loin dans l'aventure, une visite au domicile de quelqu'un dévoilant un peu sa personnalité. Le côté gauche d'Alexandre l'amuse et la rassure, il n'a rien d'un méchant ni d'un sadique bien au contraire.

    - J'ai vu un joli bouquet de roses dans l'entrée, s'il est pour moi il manque quelque chose devant le vase !

    - Il est bien pour toi, mais je ne vois pas ce qu'il manque. Une carte peut-être ? Répond Alexandre tout penaud.

    - Les clés de ta cage de chasteté. J'ai vu sur internet que cela se ferme avec un cadenas et que les soumis en confient les clés à leur maîtresse. Si tu portes la tienne comme demandé et espères vivre une aventure ou plus avec moi, c'est le genre d'erreur qu'il ne faut pas commettre. Je suis très susceptible et soupe au lait.

    - Pardon, je cours la chercher. Dois-je t'appeler maîtresse ?

    - Pour l'instant appelle-moi simplement Justine car je ne sais pas encore comment tu dois m'appeler. En fait, j'avoue n'avoir aucune expérience dans le domaine de la domination et de la soumission mais je trouve cela très grisant.

    - Pour moi, ce n'est qu'un jeu amoureux et une façon différente d'aimer. C'est quelque chose de magique à partager en couple.

    - Nous ne sommes pas encore en couple, ne brule pas les étapes. Va me chercher tes clés ou cela va être ta fête ! Lance Justine en rigolant.

    Si Justine dans sa fourberie ne fait que jouer la dominatrice, elle n'en est effectivement pas moins troublée. Quelque chose de nouveau la fait vibrer intérieurement même si affectivement elle ne s'investie nullement dans cette rencontre qu'elle qualifie d'un autre monde. Cette rencontre originale a follement amusé ses copines qui l'ont taquinée en lui demandant si elle sortirait en cuir avec des menottes et un fouet à la ceinture. Une franche rigolade s'en est suivie avec des suppositions et des délires féminins particulièrement coquins proches de l'hystérie collective. C'est autant par défi que pour l'expérience que Justine a accepté de sortir avec Alexandre ce soir. Ses copines lui ont dit qu'à défaut d'une bonne partie de jambes en l'air, elle pourrait au moins se faire lécher en jouant avec la clé de la cage de chasteté. Dans leurs délires de filles en folies, elles lui ont demandé si elle les inviterait à la léchouille partie. Justine a répondu, « quand il y en a pour une, il y en a pour trois » avant d'éclater de rire, mais d'un rire bruyant, un peu comme pour masquer sa gêne. Alternant entre réflexions et doutes, Justine sursaute, elle n'a pas vu arriver Alexandre. Il est là, debout, près d'elle, rouge écarlate avec la main tendue les clés au bout des doigts. N'osant lui demander s'il s'est réellement encagé, elle se lève d'un bond, prend les clés et sort sans tarder de l'appartement presque comme si elle fuyait l'endroit devenu psychologiquement malsain.

    ................

    Le deuxième kir royal pris au restaurant « Les fleurs bleues » apaise les tensions d'un premier rendez-vous, le troisième délie les langues. Peu à peu l'échange devient complice, Alexandre se sent en confiance avec Justine et se dévoile en toute sincérité tandis que, sur la réserve, elle interprète ses mots comme des maux pervers qui titillent plus encore son envie de jouer au chat et à la souris. Restant sur l'esprit du speed dating et en quête de l'élue de son cœur, il exprime avec une totale spontanéité les sentiments qu'il éprouve à son égard depuis leur première rencontre. Convaincu qu'il ne recherche finalement lui aussi qu'un plan « fesses », Justine abonde dans son sens et joue à le provoquer pour tisser la toile malsaine d'un piège particulièrement pervers.

    - Tu me tiens mille promesses mais qu'en est-il de tes sentiments réels ? Lance soudain Justine.

    - Je te jure que mes intensions sont nobles et que j'éprouve de réels sentiments pour toi.

    - Si tu veux m'aimer comme tu le décrits, il me faut me prouver que tu souhaites vraiment m'appartenir et que tu me fais assez confiance pour t'offrir totalement

    - Met-moi à l'épreuve ! Demande à ton chevalier servant d'aller comme Hercule cueillir les pommes du jardin des Espérides gardées par le dragon.

    - Faire référence au onzième travail d'Hercule ne t'expose guère surtout qu'Hercule après avoir tué le dragon envoya Atlas cueillir les pommes à sa place ! Non, je pense à quelque chose qui corresponde plus à tes propos d'homme soi-disant soumis.

    - Je suis à tes ordres !

    - Aurais-tu le courage de t'enchainer chez toi et te t'offrir à moi corps et âme ?

    - Oui !

    - Promis ?

    - Juré car je ne désire ni ne peux me permettre de te décevoir au premier rendez-vous.

    - Patiente un instant, il faut que je me rende aux toilettes.

    L'absence de Justine ne dure que quelques minutes, minutes qu'il met à profit pour commander une bouteille de champagne non débouchée et régler la note alors que pour Justine, le besoin pressant était en fait le temps nécessaire pour téléphoner à ses copines. Charmé, totalement fasciné et envoûté, Alexandre poussé par l'exigence impérieuse des sens est dans un état si étrange qu'il est prêt à déplacer les montagnes si elle le lui demandait.

    - Allez mon chou, allons chez toi tester ton courage. Murmure Justine à l'oreille de l'amoureux éperdu sous l'œil amusé du serveur qui croit voir là, un couple d'amoureux en fête.

    Sur le trottoir sombre, Alexandre prend la main de Justine et lui déclare sa flamme avec tellement de fougue que Justine en toute émue. C'en est presque un monologue de projets divers et multiples comme un jeune couple qui se forme. Un peu gênée, elle tente avec précaution de le modérer dans ses sentiments mais il ne saisit plus rien sur son nuage blanc. Aux pieds des escaliers, Justine, qui n'est pas arrivée à déceler la cage de chasteté à travers le pantalon d'Alexandre, se serre contre l'amoureux et plaque sa main entre les jambes masculines pour vérifier qu'il ne lui a pas menti. L'objet dur qu'elle y découvre la grise soudain, ses doutes se transforment en certitudes, elle a bien rencontré un homme soumis et il s'offre à elle sur un plateau. Ce contact érotique si soudain enflamme Alexandre, les lèvres se rapprochent, un doux baiser est échangé. Un tsunami d'émotions le submerge alors, non ce n'est pas un rêve, elle l'a bien embrassé en palpant son sexe encagé.

    Au 10 de la rue des Anciens combattants deux flutes de champagne leur sont encore nécessaires pour parvenir à franchir le pas. Après avoir resservi Justine, Alexandre l'abandonne un instant pour aller chercher des menottes et une cordelette, souvenirs douloureux de son passé de soumis amoureux.

    - Que dois-je faire mon cœur pour te prouver mon courage et que mes propos au restaurent sont bien le reflet de mes intentions ? Demande Alexandre en se lovant contre sa jeune et belle princesse d'amour.

    - Ressers-moi du champagne et retire tes vêtements lentement comme si tu me faisais un striptease que je puisse voir ce que tu caches sous ton pantalon.

    L'expression « C'est aux pieds du lit que l'on voit l'homme au pied du mur » prend soudain tout son sens pour Alexandre ! Bien décidé à ne pas décevoir celle qui va à ses yeux devenir sa nouvelle maîtresse d'amour, il s'exécute sans réelle grâce mais avec la lenteur demandée et des mimiques ayant pour objectif de masquer sa gêne. Son cœur bât la chamade, ses tempes bourdonnent, il a chaud, ses pommettes sont rouges de confusion mais il s'effeuille face à Justine qui se trémousse sur le canapé en sentant une certaine moiteur s'installer dans son entrejambe. La gêne d'Alexandre et la situation lui retournent littéralement les sens. Elle est prise par un festival d'émotions contraires, avec l'impression d'être dans un délire total qu'elle aimerait fuir et à la fois elle veut vivre ce délire si émoustillant qu'elle ne parvient pas à comprendre tant une révolution sensorielle la submerge et l'incite à continuer.

    Retirer son pantalon devant une fille vêtue et assise dans son canapé est une étape délicate pour Alexandre mais le sourire un peu figé de Justine troublée le galvanise dans l'action. Mu par un réflexe bien inutile dans la situation présente, il se retourne pour descendre son caleçon en offrant ses fesses au regard féminin devenu très curieux et gourmand. Lentement, aussi nu qu'un ver et ne sachant que faire de ses mains, il fait face à Justine pour offrir au regard féminin avide, son intimité encagé. Horrible gêne ! Le temps semble soudain s'arrêter. Tous deux figés dans leur position, ils se sondent du regard, un peu comme s'ils s'appelaient à l'aide mutuellement. Particulièrement troublée par cette situation, Justine rompt soudain le silence et demande du champagne, Alexandre s'agenouille prestement pour saisir la bouteille et la servir, échappatoire salutaire pour sortir de l'impasse dans laquelle il se trouvait et lui permettant de se rapprocher de sa maîtresse. Lorsqu'il lui tend la flute, leurs regards se croisent, les yeux brillant du feu du désir entament un dialogue silencieux. Ceux de Justine expriment à la fois un étonnement respectueux face au courage d'Alexandre et une envie soudaine de tendresse. Ceux d'Alexandre l'amour et la crainte que les choses en restent là. Mus par une attirance magnétique, leurs visages s'approchent l'un de l'autre, l'appel des lèvres est si fort que le baiser enflammé s'annonce comme incontournable quand soudain, l'instant magique de l'amour est rompu par la sonnerie du téléphone portable de Justine. Les copines un peu inquiètes et surtout très curieuses viennent aux nouvelles. « Ca va ? On vient ? » Indique le texto. Prise à son propre piège, Justine répond les trois mots suivants : oui et oui.

    A partir de cet instant, Justine reprend le contrôle de la situation qui commençait à lui échapper et demande à Alexandre de se coucher sur le dos à même la table du salon et de mettre ses poignets sous la table afin qu'elle lui passe les menottes. L'idée lui est venue comme ça, sans même qu'elle ne réfléchisse. Cet ordre surprend Alexandre mais il ne fait rien pour se soustraire à cette demande aussi soudaine que surprenante pour le débit de parole de Justine. Le contact froid du plateau de bois inconfortable sur lequel il s'étend lui donne la chair de poule, il frémit à la vue des menottes qu'elle saisit et entreprend de lui passer aux poignets sous la table comme si elle était pressée. Alexandre commence à redouter cet assujettissement à cette femme à peine connue pour laquelle il a tant fantasmé. Un petit quelque chose semble lui échapper, un peu comme si le voyant d'une alarme se mettait à clignoter dans son subconscient.

    Le toucher, la toucher, voir de près comment c'est fait une cage de chasteté, cela fait des heures que Justine en meurs d'envie. La vue de cette verge compressée et emprisonnée dans son tube de plastique la trouble. Elle touche, palpe étire pour voir si un homme sous cage de chasteté peut se libérer ou tricher et découvre que sous cage, l'homme peut avoir une érection mais que celle-ci étire les testicules. Allongé sur la table du salon, Alexandre gémit de plaisir, la palpation et la douceur des doigts de Justine sur son épiderme intime, le font littéralement grimper aux rideaux. Il se plait à rêver qu'elle le pince en le chevauchant pour un « face setting » endiablé.

    - Cela ne te fait pas mal ? Demande Justine.

    - Non, pas vraiment, au plus fort de l'érection, cela tire un peu trop sur mes testicules, mais comme la traction est progressive et que l'excitation est forte, cela reste très supportable.

    - Avec ça, tu ne peux plus tromper ta femme et encore moins te branler, gros cochon.

    - Et non, mais cette dépendance de l'être aimé est délicieuse. Lui offrir ainsi la gestion de sa sexualité génère des émotions sublimes pour ne pas dire divines. Tu vois, là, je ne rêve pas de te sauter mais d'avoir le droit de te câliner et de te lutiner. Répond Alexandre en essayant de l'attirer vers lui de ses jambes encore libres.

    - Tu joues le poète amoureux mais tes jambes désirent bien autre chose cochon ! Lui répond Justine en saisissant sur le canapé la cordelette qu'elle enroule autour des chevilles encore libres avant de faire un solide double nœud.

    Assise à même le sol, la tête posée sur la cuisse d'Alexandre, elle suit du doigt une ligne imaginaire sur le corps qui lui est offert. Les contractions de la verge générées par cet attouchement devenant très intime pour ne pas dire ciblée, l'émeuvent au plus haut point. Pour un peu, elle le libèrerait pour s'empaler sur se sexe gorgé de désir mais elle n'ose pas franchir le pas et puis, les copines ne devraient pas tarder à débarquer. Discrètement, sa main s'insinue sous sa robe et caresse son mont de Vénus à travers un délicat string de dentelles noires. Ce contact tactile l'électrise littéralement et la perturbe, jamais elle n'aurait imaginé être aussi excitée par cette situation hors du commun.

    - Et bien dit-donc, vous me faites des choses toi et ton truc ! Murmure Justine en se rapprochant du visage d'Alexandre rouge écarlate.

    - Je suis maintenant ta chose mon amour, use et abuse à ta convenance !

    Justine se relève puis enjambe la table et Alexandre pour s'assoir sur ses cuisses. Le contact chaud des jambes masculines l'enflamme à lui en faire tourner la tête. Presque sans s'en rendre compte, elle glisse légèrement sur le côté pour provoquer un contact charnel d'une de ses cuisses musclées avec son intimité brulante. N'y tenant plus, comme aspirée par ce corps qui lui est offert, elle se penche pour embrasser et mordiller le ventre plat qui se contracte au grès de ses mouvements. Au plus Alexandre tire sur ses liens en suffoquant de plaisir, au plus Justine découvre et savoure les émotions de ce jeu de contraintes d'un corps masculin. Toutes ses nouvelles sensations très grisantes la titillent, serait-elle une dominatrice ? Serait-elle pendant des années passée à côté de ces plaisirs dont elle a entendu parler et qu'elle croyait débiles ou perverses ? Ce qu'Alexandre avec cette soirée lui permet de découvrir est si original et si fort à la fois qu'elle en est émue au plus profond d'elle-même. Mue par une envie de plus de contact physique, elle remonte sa robe et prend place sur le ventre d'Alexandre. Ce corps masculin entravé sous elle engendre un raz-de-marée d'émotions, d'envies, de ... De quoi ? Elle ne saurait le dire, mais jamais jusqu'à présent, elle n'avait éprouvé cela. Si entreprenante d'habitude, elle n'ose le toucher que du bout des doigts avant de lui faire quelques chatouilles qui génèrent des mouvements plaisant sous elle. Une confusion indicible l'envahit, les yeux fermés, elle se mord la lèvre inférieure en se frottant à lui maintenant sans aucune gêne. Alexandre ne cesse d'exalter des gémissements de bonheur tant son excitation est démesurée, le duo des corps s'installe progressivement, le magnétisme de l'instant magique pousse Justine à se reculer sur Alexandre et à se pencher sur lui. Elle happe les lèvres frémissantes qu'elle force de la pointe de la langue en saisissant la tête et les cheveux masculins qu'elle pétrie des doigts. C'est la première fois qu'un homme génère en elle un désir si animal.

    La sonnette les surprend et castre littéralement le jeu et les désirs. Justine se lève d'un bond, Alexandre l'interroge du regard quand il la voit arranger sa robe puis il se liquéfie en la voyant aller ouvrir la porte de son appartement. Pris de panique, il tire en vain sur ses menottes quand il aperçoit deux inconnues pénétrer dans son appartement. Il déglutit avec peine et supplie Justine de le libérer avec un énorme et horrible sentiment dévastateur de se sentir définitivement impuissant et piégé.

    De son côté, Justine appréhende quand même l'inconnu dans lequel elle a la vedette ce soir. Si au début de la soirée elle était très excitée par cette nouvelle expérience puis par le piège qu'elle montait, les émotions intimes ressenties au contact d'Alexandre à sa merci l'ont monstrueusement troublée et émue. Elle regrette aussitôt ce piège débile pour elle-même puis pour Alexandre. Les larmes qu'elle voit couler des ses yeux lui serrent le cœur, elle est soudain submergée de honte. Laurie, la plus jeune des deux femmes, s'est assise sur le canapé et rigole comme une débile en attrapant de la main le sexe masculin encagé qu'elle agite et tourne dans tous les sens sous les suppliques larmoyantes d'Alexandre. Ses commentaires sur Alexandre et ses attributs sont graveleux et méchants, elle ne cesse de rire et de dire « ça je ne l'aurai jamais cru, c'est kifant ». Martine, âgée d'au moins 50 ans, est plus nuancée, peut-être à t'elle saisie le malaise et la gêne de Justine. Lorsqu'il écoute horrifié les commentaires des filles, Alexandre sait qu'il s'est fait piéger, qu'elles se sont moquées de lui et pire encore, que son rêve d'amour s'envole pour faire place à un horrible cauchemar. « Avec ça sur la queue, il ne pouvait pas te faire bien mal, est-ce qu'il t'a bien léchée ? Tu es trop forte, on ne t'aurait jamais cru si on ne l'avait pas vu........ »

    - J'ai cru en toi, Justine, mes mots d'amour étaient sincères, pourquoi m'as-tu fait ça ? Tu es ignoble.

    Incapable de répondre, le ventre noué et la gorge sèche, Justine ne sait plus comment se sortir, les sortir de ce piège qu'elle trouve maintenant totalement débile et lamentable. Elle s'approche les yeux embués par des larmes de honte et ne sait que faire ou que dire pour se faire pardonner. D'un doigt se voulant doux et consolateur elle caresse la joue d'Alexandre mais il fuit son contact en détournant la tête. Martine les observe et mesure l'ampleur de la déchéance et du drame vécu par le pauvre homme entravé nu sur cette table.

    - Ne nous en veut pas, on a été un peu connes sur ce coup là. C'est nous qui l'avons poussée à faire ça. Dit-elle en s'approchant de lui. Qu'est-ce qu'on fait les filles maintenant ? On ne peut pas le laisser comme ça, il faut le libérer et lui remonter le moral ?

    - T'es conne ou quoi ? On le libère et il nous casse la gueule ? Crie Laurie.

    - Salope, tu ne veux quand même pas qu'on le laisse ce pauvre mec comme ça ! Lui répond Martine.

    - Laissez-nous, partez, je vais le libérer, c'est de ma faute, c'est à moi de me démerder. Dit Justine en caressant la tête d'Alexandre.

    - Ouai, c'est ça, et s'il te massacrait et te violait, dès que tu l'auras libéré !

    - Non, ce n'est pas son genre, c'est un tendre ! Attendez-moi en bas, je vais me démerder et puis, je crois que j'ai quelques excuses à lui faire !

    A force de négociations, les copines peu rassurées acceptent de l'attendre en bas et de les laisser seuls. A peine sont-elles sur le palier que Justine se confond en excuses en libérant les jambes d'Alexandre. Dès qu'elle a libéré ses poignets, elle l'enlace et l'embrasse en le serrant contre elle sans aucune peur puis le berce comme un enfant malheureux. Devant l'avalanche d'excuses et cette soudaine tendresse, la colère d'Alexandre s'apaise un peu. Comme vidé de toute énergie, il pleure et se blottit dans ses bras sans qu'un mot ne puisse sortir de sa bouche.

    - Laisse-moi rester encore un peu avec toi.

    Il fait signe que non de la tête en se levant pour aller chercher un peignoir mais Justine ne se sent pas de partir ainsi comme une voleuse. Elle prend son portable et appelle les filles pour les rassurer et les informer qu'elle va rester encore un peu. Lorsqu'il revient au salon, Alexandre lui fait signe de partir et lui demande les clés de sa cage de chasteté. Elle attrape alors son sac à main, le fouille et les lui tend terriblement gênée.

    - Tu n'es qu'une salope ! Dit Alexandre en les attrapant.

    - Non, simplement une grosse conne qui se déteste et regrette de t'avoir fait ça.

    Ils sont face à face, quand soudain, prise d'un besoin de l'étreindre, elle l'enlace et se serre contre lui en s'excusant encore. Attirant son visage vers le sien, elle dépose juste un petit baiser sur ses lèvres puis un autre plus appuyé avant de parcourir de baisers audacieux son visage puis de l'embrasser avec plus de fougue. Alexandre se laisse faire un instant avant de réagir. Leur baiser fougueux se prolonge, les langues complices jouent et s'entrelacent comme des serpents. Les mains s'enhardissent peu à peu pour partir à la conquête des corps qui se lovent et finissent dans le canapé dans un duel d'une grande sensualité.

    - Et si nous retirions ta cage de chasteté ? Murmure Justine entre deux râles essoufflés.

    - Oh oui, je meurs d'envie de toi.

    - Oui mais, j'aimerai que tu la remettes après et tu me donnes les clés quand je m'en vais.

    - Si tu ne parts que demain matin.

    - Je ne l'entendais pas autrement.


    Fin

    TSM



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